lundi 14 janvier 2008

Histoire de Socoplan : témoins


La création-Thouars (79)
L'histoire de l'entreprise So Co Plan (Société de Conditionnement Planchard) remonte à 1970.

A la vente de la marque Dermadouce, Pierre Planchard, pharmacien dans la ville, s'investie sur les conseils de son fils Christian dans un nouveau projet qui permet de réutiliser une partie des machines de fabrication et de conditionnement (entubeuse, malaxeuse, ficeleuse, thermoformeuse, découpeuse, Kalix et la Cosméto) de son labratoire situé rue de la Trémoille.

Christian Planchard, alors âgé de 25 ans propose à son père d’investir le montant des primes de licenciement pour créer So Co Plan permettant ainsi de sauver une partie des emplois. Une autre partie dont une majorité de commerciaux rejoignent, en 1971, Michel Rival, pharmacien dans les laboratoires Planchard qui vient d'ouvrir à Thouars l'entreprise Rivadis.
Dans un premier temps, So Co Plan n’innove pas et se heurte à une forte concurrence dans les domaines du conditionnement sous blister, rétractable ou skin pack. L’activité s’avère chaotique. Les commandes sont volumineuses, les clients sont surtout localisés sur Paris et les coûts de transport sont incompressibles.

Christian Planchard est alors directeur général et en charge de trouver les clients. Il rencontre Francis Laroche (représentant chez Contrapac) qui va lui suggérer de faire évoluer l’entreprise vers le conditionnement à façon : cette nouvelle orientation se concrétise avec l'achat d'une 421 et une BM3T qui permettent d’emballer les produits les plus variés. L'entreprise crée alors une gamme de produits en sachets (rinces doigts, serviettes parfumées, bain moussant…) pour l’hôtellerie et la restauration, baptisée “Lane”.
1er client important : 10 emplois pendant 10 ans

Socoplan s’adapte aux besoins de la société « Tenagil », filiale de Rhône Poulenc, et met en place un circuit complet pour emballer des sets de table, nappes et serviettes en format ronds, carrés et rectagulaires. Déroulage de la bobine mère de papier non tissé, découpage au format, pliage, emballage, livraison : un service global.

1972 le déménagement : le lieu du nouveau site est fixé à St Jean de Thouars, et le déménagement à peine achevé les "Pois Sauteurs" de Pif le Chien arrivent.

2ème client décisif : Air France
8 millions de sachets avec un prix tout particulièrement compétitif puisque la marge permettait d'acheter une face du sachet pour y imprimer les coordonnées de l'entreprise.

L'organisation du travail : les anciennes encore nombreuses dans l'entreprise et se souviennent de l'ambiance de l'époque. Des matinées ponctuées par la pause de quelques minutes, qui permettait juste de manger et de boire un goûter fournit par l'entreprise "vers 10h, l'hiver, la contre-maitresse, apportait à notre poste de travail une boisson chaude avec une galette. L'été, c’était une boisson très fraiche pétillante au goût d'orange avec une galette. Ce rafraîchissement était généralement acheté en pharmacie sous forme de sachet. Une sonnerie indiquait le début et la fin de la pause qui durait environ 10 minutes” . Cette collation s'arrêta peu après le démanagement en 1972. "C’était très familial, les filles emmenaient leur musique et ce jusque dans les années 80"

Cependant entre 1970-76, l'activité rue de la Trémoille se poursuit avec, entre autre, la gestion des colis "Premier Sourire". Cette revue est distribuée gratuitement dans les maternités et contient une carte qui complétée et renvoyée à Socoplan donne droit à un colis d'échantillons.
POur arrondir les fin de mois, on pouvait emporter du travail à domicile (mettre les Sinett conditionnés en sachet unitaire dans des boîtes)

1975 : 1er client dans la cosmétique
Dior souhaitait lancer sa première ligne de produits cosmétiques "Hydra-Dior".
Trois conditions : ‏respecter les exigences de qualité de Dior, être équipé du matériel d’impression et créer un sachet identique au carton du produit original.
L'impression des cartons était un technique bien connue, alors que celle sur "complex" était plus récente. "Avec Hydra-Dior, c’était un blanc, un rose et un or, il fallait se rapprocher des couleurs de l’offset avec l’héliogravure. Pour réussir ce challenge, la maison Ripolin, a analysé les types de couleurs et d'encre qu'il fallait utiliser". Des essais ont été réalisés, le résultat était satisfaisant.
Socoplan a fabriqué des millions de sachets pour Dior.

Le marché de la cosmétique s’ouvrait aux jeunes sociétés qui devaient prendre des parts de marché aux gros groupes. La conccurence deveniat de plus en plus difficile.
Le sachet souple avait une image de produits bon marché lié à l’hôtellerie et la restauration. Aussi avoir imaginer un produit sous sachet pour Dior ouvrait l'horizon vers de nouveau marché.
"A l’époque, un sachet était en concurrence avec un petit pot pour les crèmes et un sachet de parfum sous forme de serviette imprégnée était en concurrence avec de petits flacons de parfum. Le rapport de prix était de 1 à 5 avec le produit que je venais de créer, le calcul était vite fait, soit Dior faisait 80% d'économie, soit il en distribuait 5 fois plus"précise Christian Planchard

Fête de fin d’année :« Comme Pierre Planchard était un passionné de chasse, pour Noël il nous est arrivé de manger du sanglier » « A l’origine, comme on n'était pas nombreuse, on fêtait les naissances, moi j’avais reçu un colis Premier Sourire »

Quelques témoignages décrivent l'ambiance à fois chaleureuse et parfois difficile « Le box, où l'on conditionnait l'encre Ripolin, était isolé par des bâches en plastique pour ne pas contaminer toute la production car le produit était très volatile. Le travail était dur mais on avait une prime. On portait une combinaison, un masque, un bonnet, mais la moindre poussière d’encre ajoutée à la transpiration et on était noir-violet »

“On a emballé des chocolats pour les salles de cinéma, des quantité incroyable. Il y avait une grande table, on était l'une à côté de l'autre et on emballait. On nous avait dit : "mangez-en autant que vous voulez"...résultat une fille en a tellement mangé qu'elle a dû rentrer chez elle”.

Les grands changements : une quête de l'efficacité !
Entre 1987 et 1989.
L'entreprise entreprend des travaux de rénovation et sa zone de production est entièrement repensée avec l'arrivée de nouvelles machines à sachets : les box sont détruits au profit de larges travées aérées. Des inventaires du magasin sont régulièrement dressés.

Le service contrôle qualité, d'abord localisé dans une tour au milieu de l'atelier, trouve sa place en bout de chaîne. Il s'effectue désormais à tous les stades de la production et implique l'usage du compressiomètre, instrument de mesure breveté en 1988 par Socoplan. Cette appareil permet de comprimer les sachets sous une forte pression pour vérifier leur résistance au poids. Ce procédé est surtout utilisé pour les insertions dans la presse.
Ces années voient l'ébauche de la création du groupe Socoplan, avec la constitution de cinq sociétés en pôles d'activité.

Socoplan a noué des contats et signés de nombreux contrats avec les USA. Pendant quelques années, l’entreprise Webcraft envoie le « jus » par avion à Thouars qui doit le réexpédier une fois conditionné. Pour une meilleure rentabilité en termes de coûts et de délai, Christian Planchard met en place, avec la société Innotech créée par deux des commerciaux de Webcraft , un contrat de concession de licence permettant ainsi de produire aux USA, les mêmes machines qu’à l’usine de Thouars pour une qualité de sachets identiques.

Sur le plan de la communication, il faut noter la sortie du journal « Groupe Socoplan Infos », dont les 3 numéros présentent à chaque fois des nouveautés et des brevets.

Ces dernières métamorphoses soulignent la bonne santé générale de l'entreprise qui reste fidèle à sa ligne de conduite en matière de qualité et d'innovation.

Changement de direction : du patron au directeur
Août 1989, l’entreprise est vendue au groupe Nord-Est qui achète également la société Innotech aux Etats-Unis (Innotech flexpaq).
Durant quelques mois les directeurs généraux se succèdent jusqu'à la nomination de Robert Bapt comme directeur général. Il a intégré l'entreprise quelques mois avant la vente comme directeur administratif et financier et sa connaissance de l'entreprise lui permet de s'inscrire dans la même démarche de développement actif pendant 15 ans.

En 1994, Socoplan remporte le prix qualité Poitou Charentes.
L'entreprise poursuit sa croissance et installe son service imprimerie à Airvault dans l'ancienne usine de brioches industrielles en 1995. L'atelier de conditionnement main (AOC) est alors réorganisé et la zone de production, remise à neuf, disisé en ilôts autonomes plus performants. Création du service recherche et développement, une force de propositions pour de nouveaux produits et concepts.

En 1996, Socoplan rachète Celluplast, un des leaders du conditionnement à façon tant dans l'alimentaire que dans la cosmétique, qui apporte en complément de la gamme de Socoplan, la technologie thermoformée.

En 1999, création de Ileos : la section emballage luxe et santé du groupe Nord-Est
Bockpack (livret échantillon) : prix Eurostar
Orpack – Golpack (sachet décoré en or à chaud)
Easy open (ouverture mécanique) : Oscar IFEC de l'Emballage
le 4D (plaquette de 4 doses de produits complémentaires insérable dans la presse)
l'extérieur mat (couché externe matifiés) : Prestige Hélio

Socoplan fête ses 30 ans. L'entreprise peut rêver de concquérir le monde.

(les photos sont issues du fond documentaire de l'entreprise et ne sont pas en libre accès)
N'hésitez pas à consulter leur site internet : www.socoplan.fr

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